Une presse
payante à l’article de la mort ?
La montée en puissance de la presse écrite gratuite a
engendré une polémique dans l’univers
fermé des quotidiens nationaux. La presse payante doit-elle craindre de devenir
l’ex presse préférée des Français face à ce mode de journaux « express »? Zoom nécessaire sur les gratuits et
payants qui cohabitent sans s’apprécier.
« Fast-reading » et haute
gastronomie littéraire : deux façons de consommer
Les gratuits contiennent moins de 40 pages, 35% de pages
publicitaires et 30% d’actualité. Ils proposent un résumé de faits sans analyse
avec une écriture journalistique basique. Les visuels attirent l’œil de manière
globale. Ils n’ont pas de tendance politique et sont imprimés sur petit format.
Les payants, avec environ 50 pages, comptabilisent 30% de
pages publicitaires et 40% d’actualité,
mais les faits présentés sont suivis d’analyses par des spécialistes au niveau
d’écriture littéraire. La structure est épurée. Des tendances politiques s’en
dégagent et la lecture nécessite un endroit spacieux pour déplier le journal.
Le prix de la
gratuité…
Les critiques sont acerbes à propos du fond des articles de la presse gratuite. Certains
articles laissent à penser que la jeune cadette tend à revêtir une couleur
plutôt favorable à la mondialisation. Pourrait-on lui en vouloir lorsqu’on sait
que cette dernière en est l’heureuse génitrice? Pierre Vennat va jusqu’à
qualifier la presse écrite de « fast-food
rédactionnel » dont l’actualité est vulgarisée. Pour ses adeptes, il
s’agit là d’une exposition de faits,
bruts d’analyse.
Guerre de séduction,
qui est le réel courtisé ?
Quand on note les divergences de la presse gratuite et payante, on se rend compte que le lecteur n’est
pas la cible de ces tirs croisés.
La presse gratuite intéresse un « non lecteur » pressé n’achetant pas spécialement de presse
auparavant et souhaitant une presse
informative rapidement accessible. Le lecteur de presse payante cherche une
information complète avec analyse. La lecture
demande un effort intellectuel et une réelle concentration à cause de la
technicité des articles.
Ces deux presses font cependant la cour à une entité
commune : la publicité. Là est la
vraie rivalité entre des deux sœurs ennemies. L’une comme l’autre sont financées
par le biais des encarts publicitaires.
Quand la presse payante imite celle qu’elle voit
comme sa parodie
Aujourd’hui, un tiers de la presse payante en libre-service
pour le consommateur final, de préférence instruit, ayant le temps de lire en
profondeur le quotidien. Pratique légale en théorie. Si le distributeur a initialement
acheté les lots. Dans la pratique, ces journaux
sont cédés à perte. Tout est bon pour permettre gratuitement à l’élite nantie
de la nation de lire une information de qualité et s’assurer une notoriété
auprès des plus érudits.
Pourquoi ? Doper les chiffres OJD de distribution
pour gagner en image de marque et vendre plus cher les encarts publicitaires. L’avenir
du payant, serait-il le gratuit dans ce monde où tout devient accessible ?
Il semblerait que cela soit envisagé à demi-mots car selon les prévisions, 50%
des journaux seront distribués de cette manière dans un futur très proche.
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