Quand la gratuité
ne suffit plus : avenir des journaux gratuits
La presse gratuite a connu au fil
des années une expansion croissante, basé sur un concept spécifique d’information brute et un financement
exclusivement publicitaire. Elle a su se créer une place à l’intérieur du
paysage médiatique français car elle
a su, avant toute chose, trouver son public en allant elle-même à sa rencontre
pour entrer dans le cercle de ses habitudes. Depuis 2008, la presse gratuite
rencontre cependant des difficultés et s’essouffle. De nombreux facteurs
contribuent à ce déclin de l’assise des « gratuits » comme de la presse écrite
en général tant et si bien que c’est l’avenir de ce type de presse qui est
aujourd’hui remis en cause. On peut en effet se demander si face aux premières
critiques et difficultés qu’elle rencontre celle-ci pourra survivre et demeurer
pérenne ou si elle est condamnée à s’éteindre.
Perspectives radieuses ou avenir incertain ?
Il y a cinq ans, alors que sonnait l’heure du rush-hour matinal, on pouvait observer
une foule aux visages enfouis derrière de curieux journaux sortir des tramways,
bus et métros. Arrivée en France en 2005, la presse gratuite a su séduire la population par son accessibilité et
sa praticité. Sept ans plus tard, la situation a évolué. Quand on parcourt les
rues des grandes villes aujourd’hui, aux mêmes heures, on peut y voir des piles
entières de journaux non utilisés,
laissés là à l’abandon par les employés de 20minutes, Métro et autres devant
les distribuer. Ces missionnaires devant susciter la lecture n’y sont pour
rien, ils doivent faire face à une conjoncture qui ne leur est pas favorable.
En effet, depuis quelques années, la France fait face à la croissance
extraordinaire des smartphones et de leurs applications.
Smartphones : bourreaux de la presse gratuite ?
Depuis l’arrivée des smartphones
sur le marché français, la presse gratuite voit sa popularité ralentie. On ne
parle pas encore de récession, juste de croissance lente. La population urbaine
des grandes villes apparait plus volontaire à l’utilisation de leurs téléphones
pour occuper leurs trajets que de se plonger dans les quotidiens gratuits. Cette baisse de couverture entraine alors une
perte de vitesse de la presse gratuite, qui entraine à son tour une baisse de
leur trésorerie. Car oui, la presse gratuite représente quand même un coût.
Comme tous biens, elle est liée à des coûts de production (ici la mise en forme
de l’information) qui doivent être
financés. Ce financement est possible par un processus économique s’appuyant
sur les lecteurs qui achètent les produits dont la publicité a été faite dans
le journal gratuit.
La presse gratuite tend donc aujourd’hui vers un cercle
vicieux qui se défini par une recherche perpétuelle de financement, financement
qui ne sera trouvé qu’en cas de rentabilité, et rentabilité qui ne sera
possible que si les financements sont suffisants à la continuité du journal
gratuit.
La presse gratuite doit donc sa
pérennité à ses propres lecteurs, mais elle doit savoir aussi aller les
chercher là où ils se trouvent : sur l’internet mobile et les
applications.
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